Valérie Archeno
« Anima » et autres travaux
Du 02 octobre 2023 au 1er novembre 2023
Valérie Archeno, photographe (portraits, mode, publicité) et vidéaste depuis près de 2o ans. Elle étudie à l’Efet en 1991 (Paris) sous l’enseignement d’Hervé Le Goff. Après plusieurs séries de reportages à l’étranger, elle revient à Paris où elle devient assistante de plusieurs photographes. Très proche du milieu musical, elle réalise les portraits de nombreux artistes et réalise les couvertures des albums ses portraits sont régulièrement publiés dans la presse. Elle développe un travail personnel depuis plusieurs années, primé en 2o12 par le prix Paris photo SFR jeunes talents. On y retrouve l’influence des photographes Jeff Wall et Philip-Lorca diCorcia, du cinéaste David Lynch.
Ses sujets sont transportés dans un univers mythologique, étrange et inquiétant. Ses images dérangent et fascinent, le mystère et le silence qui émanent de ces moments « fabriqués » nous emmènent dans un univers bien à elle. Entre processions, vénérations et solitude, les personnages évoluent subtilement entre réalité et mise en scène. A leur propos, l’historien de la photographie Michel Poivert écrit : « Ces êtres-là, souvent jeunes et beaux, comme le sont les figures mythologiques, pourraient venir d’Ailleurs. Mais ce ne sont pas des extra-terrestres, ils sont bien issus de notre monde, de nos contes enfantins et de nos rêves, ce sont des intra-terrestres. »
La série présentée ici, » ANIMA » (du latin « souffle, âme », d’où vient le terme animal), correspond au monde des images et semble lier le corps et l’esprit. Partant de cette idée, Valérie développe par l’exercice de l’autoportrait mis en scène, et ce de manière presque performative, des personnages de fiction, d’histoires rêvées, de son obsession des rituels, à des figures mythologiques, venant de sa tête ou d’ailleurs. Au détour d’une falaise, d’une forêt, d’une étendue, je choisis. Je me pose et fabrique de toutes pièces des personnages, étranges, voire mythologiques, tout droit sortis de mon imaginaire et de mon expérience au monde et à la nature. Je les revêts de l’enveloppe que me dicte mon intuition. Ni femme, ni homme, animal, chimère, ou parfois entre monstre et déesse, je sors, je construis dé-construis ces personnages, je les convoque, les investis de mon histoire et de mes rêves, les incarne des quatre éléments, me joue d’eux pour raconter des histoires et suspendre, le temps d’une fiction, le moment qui est en train de se dérouler sous mes yeux.
« Pouvoir se désincarner pour pouvoir se réincarner et montrer combien lentement et irréversiblement,un esprit s’aperçoit de l’étrangeté des choses. »
Marguerite Yourcenar