From Switzerland to Corsica

Antonin Borie

Du 05 mai 2022 au 31 mai 2022

«Tout d’abord peintre, la photo s’impose à moi dans un premier temps, comme outil de capture et d’étude, pour devenir rapidement un médium à part entière qui finira par devenir mon principal outil d’expression artistique. Si mon sujet premier reste la Femme avec un très grand F majuscule, mon amour de la nature m’amène aujourd’hui, par évidence et sans l’avoir véritablement décidé, à la photo de paysage. Paysages dans lesquels l’humain, sa présence et ses constructions n’ont qu’une place très réduite, quand il ne brille pas par son absence, car c’est encore, selon moi, ce qu’il fait de mieux face à la nature, s’effacer.

C’est en effet dans les grands espaces et face aux éléments que ce travail nous place ou nous replace modestement. L’immensité et la puissance des montagnes, de la mer, du ciel et de la nature en général, sont au centre de cette série qui rend hommage à ce qui nous entoure et à ce que la plupart d’entre nous ne considèrent à tort, que comme un « décor ». Décor dans lequel nous ne sommes que des figurants de passage, irrespectueux et irrévérencieux. Un appel à l’humilité et au respect qui fait tant défaut à l’humanité face à son environnement, et que nous oublions trop souvent de considérer comme le miracle qu’il est.

Ouvrir les yeux et observer, prendre le temps de sentir, de ressentir, d’écouter et d’apprécier la magie de ce qui nous est donné d’apprécier, est sans doute la toute première étape vers un avenir plus sain, plus positif et plus cohérent. S’autoriser une sensibilité salvatrice qui devrait être la norme, l’évidence, et qui pourtant passe trop souvent pour accessoire ou secondaire. Si la plupart d’entre nous n’en ont ni le temps, ni l’envie, le photographe peut et doit notamment, essayer de créer ce sentiment, de provoquer ce positionnement, de proposer cet instant de contemplation, de rappeler que nous dépendons de ce grand tout qui nous entoure et dans lequel nous ne faisons que passer, sans y penser et trop souvent sans même le regarder.

Au-delà du propos, de l’engagement et de la volonté de vouloir sensibiliser un public et son regard à une cause, cette exposition est surtout et avant toute chose, le récit d’un voyage plus ou moins prévu et celui d’une rencontre exceptionnelle qui changera ma vie.

En effet, parti initialement de Besançon où je vis et travaille depuis toujours, dans le but principal de fuir le Covid qui avait fermé mon établissement, je décidais de partir à moto photographier pendant quelques jours les Alpes suisses dont je ne me lasserai jamais. Là, je me suis vu convier à faire un détour par la Corse. Je traversais donc l’Italie, que je retournerai explorer au plus vite, et j’accostais à Bastia où je trouvais l’amour.

L’amour d’une femme, et quelle femme, mais aussi et c’est à cela que tient cette exposition, l’amour de la photo, de l’immensité de la nature, de la puissance des alpes, puis de la route qui me conduisit sur une île et quelle ville. Autant d’univers, d’ambiance, de splendeur et autant de lumières et de ligne que je ne me lasse pas de capturer, de photographier.»

A. Borie

 

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